« La Wallonie picarde post-covid : vers la souveraineté alimentaire ? ». C’est la question qui était au centre d’un colloque en ligne organisé le 31 mai dernier. Plus de septante personnes ont pris part à l’évènement dont la principale ambition était de mettre en avant les initiatives locales et susciter un déclic collectif pour aller encore plus loin et, pourquoi pas, tendre vers l’autonomie alimentaire de la Wapi.
Aux quatre coins du territoire, des initiatives visant au développement des circuits courts mais également des potagers et vergers collectifs fleurissent. Si certaines émanent de citoyens, d’associations, d’établissements scolaires ou encore des autorités communales, toutes connaissent des difficultés plus ou moins semblables : des quantités insuffisantes pour rencontrer la demande, une trop faible diversité, un manque de visibilité, … D’où la nécessité d’avoir de la cohérence, de fédérer les initiatives et de mettre en commun toutes les énergies. C’est pourquoi il apparaît essentiel de développer la réflexion à l’échelle de l’ensemble de la Wallonie picarde et non pas d’une commune. Pour cela, il est utile de s’appuyer sur des démarches déjà existantes comme par exemple Food’Wapi qui vise à développer un véritable écosystème des circuits courts en Wallonie picarde.
La crise sanitaire a clairement démontré la nécessité des circuits courts qui ont été largement plébiscités ces dernières semaines. Pour répondre à la demande grandissante, les producteurs se sont adaptés. Ca et là, des regroupements se sont opérés, des marchés privés se sont organisés, des drive-in ont été mis en place. Cela a permis, d’une part, aux producteurs d’écouler leurs produits et, d’autre part, aux consommateurs de pouvoir s’approvisionner en suffisance avec un sentiment de sécurité. Reste maintenant à pérenniser ce modèle en faisant en sorte que toutes les parties s’y retrouvent. D’un côté des producteurs qui doivent pouvoir être rétribués à hauteur de leur travail et de la qualité de ce qu’ils proposent et de l’autre, des consommateurs qui doivent tous pouvoir avoir accès à la consommation locale.
C’est en tout cas la volonté clairement affichée du Conseil de développement et la Conférence des Bourgmestres et élus territoriaux de Wallonie picarde qui souhaitent voir perdurer dans le temps les nouveaux comportements induits par la crise sanitaire. Pour autant, le sujet n’est pas simple et impliquera de travailler à de multiples niveaux : le développement du modèle économique bien entendu mais aussi la sensibilisation des citoyens, plus particulièrement l’éducation des jeunes à la consommation responsable, l’accès (difficile) à la terre ou encore la concordance avec les décisions régionales et européennes.
Pour ce faire, un groupe de travail du Conseil de développement consacré aux circuits courts sera prochainement mis en place. Les personnes désireuses de s’y investir peuvent d’ores et déjà se manifester auprès de l’asbl WAPI 2025 en charge du suivi des travaux du Conseil de développement (contact : dacosta@wapi2025.be).