La Wapi, territoire précurseur dans le domaine du recyclage des déchets de plâtre

Publié le : 8 Déc, 2020

Situé au Port Autonome de Pecq, Replic, pour REcyclage du PLâtre à destination des Industries Cimentières, est une première en Europe. Maillon central de l’économie circulaire, le recyclage fait l’objet tant de recherches que d’investissements, permettant à un nombre croissant de flux de déchets de connaître une nouvelle vie et du même coup, de préserver les ressources naturelles. C’est désormais le cas pour le plâtre également, avec l’ouverture d’un centre de recyclage au Port Autonome de Pecq. Fruit d’un partenariat public-privé unissant Ipalle, SUEZ et Dufour/Cogetrina, l’unité pilote traitera les déchets de plâtre apportés directement sur le site ou collectés par chacune des trois structures associées dans le cadre de ce projet, unique en Europe. Le procédé innovant permet de séparer efficacement les différents constituants des matériaux afin de récupérer et réutiliser le plâtre.

Origine du projet

Fruit d’un partenariat public-privé réunissant l’intercommunale Ipalle, les sociétés Dufour et SUEZ, Replic est née suite à l’appel à projets lancé en 2015 par le pôle de compétitivité Greenwin (pôle wallon de compétitivité et accélérateur d’innovation en matière de technologies environnementales). D’autres organismes ont participé à l’aventure : le Centre Terre et Pierre et le Centre de Recherche de l’Industrie Cimentière (CRIC) pour le volet de la recherche, et Euremi, pour les équipements industriels.

Pourquoi recycler le plâtre ?

Le gisement annuel de déchets de plâtre en Wallonie représente plus ou moins 15.000 tonnes (35.000 tonnes en Belgique), soit une quantité non négligeable de matériaux valorisables. Au-delà de la Wallonie, le nord de la France et la Flandre sont également des zones à haut potentiel de récupération de ce type de déchet. Ne pouvant être ni recyclé, ni valorisé énergétiquement par incinération, le plâtre collecté dans les recyparcs et les entreprises était jusqu’ici mis en centre d’enfouissement technique de classe 2. Or, ce produit peut être recyclé à l’infini.

Pour Ipalle et ses partenaires, il était dès lors plus que pertinent de trouver une solution de tri et de recyclage pour ce flux. Le produit fini alimente ensuite les cimenteries (en tant que retardateur de prise du ciment) et l’industrie du plâtre elle-même. Des partenaires potentiels pour l’utilisation du plâtre recyclé ont déjà été identifiés. Enfin, dans le domaine de la construction durable, l’utilisation de matériaux recyclés est un atout précieux. Les tests menés par le Centre de Recherches de l’Industrie Cimentière démontrent que le plâtre recyclé offre des performances équivalentes en comparaison au gypse (pierre à plâtre) artificiel ou d’origine naturelle.

L’unité-pilote

L’unité-pilote industrielle de traitement et de recyclage du plâtre est implantée à proximité de la voirie d’eau, au Port Autonome de Pecq (le PACO), ce qui a orienté le choix du site. Elle s’intègre dans les halls existants du port autonome exploités par la société Dufour/Cogetrina. Afin d’assurer la qualité du produit recyclé, un premier hall est spécifiquement dédié au stockage, pré-broyage et tri des déchets entrants. Les matières comme les ferrailles ou le papier sont extraites pour être valorisées séparément. Un second hall sert d’espace de stockage pour le produit fini. Deux millions d’euros ont été investis par les trois sociétés partenaires, et financés en partie par la Région wallonne, pour la construction de l’installation qui, à terme, devrait traiter 10.000 tonnes de plâtre par an. Trois emplois ont également été créés sur le site. Par la valorisation de cette fraction de déchets avec les cimentiers locaux, cette installation contribue au projet de territoire Wapi 2040* et s’inscrit pleinement dans l’économie circulaire.

 

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