Révision du SDT: la Wallonie picarde a des réserves et le fait savoir!

Publié le : 13 Juil, 2023

Le SDT constituant un enjeu important pour le futur de la Wallonie picarde, le Conseil de développement et la Conférence des bourgmestres et élus territoriaux ont souhaité remettre un avis d’initiative conjoint.

Le 30 mars dernier, le Gouvernement wallon adoptait un nouveau projet de Schéma de Développement Territorial (SDT). Avec ses 20 objectifs régionaux de développement territorial et d’aménagement, le SDT propose des mesures concrètes visant l’optimisation spatiale, le développement socio-économique, l’attractivité territoriale, la gestion qualitative du cadre de vie ou encore la maîtrise de la mobilité. Autant d’aspects touchant directement au quotidien de la population et qui expliquent que le document soit soumis à une enquête publique qui prendra fin le 14 juillet pour les citoyens et le 30 juillet pour les communes.

Si de manière générale, forces vives et politiques partagent les ambitions du SDT, elles s’inquiètent du peu de cas que les autorités wallonnes semblent faire du territoire de la Wallonie picarde. Elles en veulent pour preuve, les arguments et cartes sur lesquels s’appuie le projet et qui à aucun moment ne mentionnent la Wallonie picarde en tant que bassin de vie. Un constat qui laisse un goût amer et qui surtout, fait craindre pour l’avenir une fuite des investissements et subsides vers d’autres régions…
Pas de quoi pour autant décourager les Wallons picards qui se sont rapidement mis en ordre de marche pour faire entendre leur mécontentement et poser un certain nombre de revendications.

  • La reconnaissance d’un bipôle majeur en Wallonie picarde
    En analysant les documents de l’IWEPS qui ont permis de définir les critères des « pôles majeurs », on remarque clairement que les Villes de Tournai et de Mouscron figurent au plus haut niveau du classement wallon. Ces deux villes pourraient dès lors revendiquer ensemble un statut de « bipôle majeur ». En y alliant d’autres communes du bassin de la Wallonie picarde, un bipôle Tournai-Mouscron aurait toute sa place dans la structure territoriale du SDT.
  • Un bassin d’optimisation spatiale pour la Wallonie picarde
    La Wallonie picarde se retrouve dans le même bassin que Mons-Borinage. Ce découpage apparaît néanmoins étonnant d’un point de vue territorial, car la Wallonie picarde ne répond pas aux mêmes dynamiques que Mons-Borinage. Nous demandons donc un bassin d’optimisation spatiale pour la Wallonie picarde.
  • La reconnaissance de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai comme Réseau de coopération dans les aires métropolitaines
    Au même titre que les réseaux de coopération MAHHL (autour de Liège) et Tonicités (autour d’Arlon), la Wallonie picarde souhaite que l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai soit reprise comme « Réseau de coopération ». Il est essentiel de dessiner le réseau eurométropolitain regroupant les villes de Tournai, Mouscron, Lille et Courtrai sur la carte des « Réseaux de coopération ».
  • La reconnaissance de l’axe Bruxelles-Lille en tant qu’Aire de développement relais
    La Wallonie picarde revendique le fait que l’axe reliant les deux métropoles d’envergure européenne que sont Lille et Bruxelles soit considéré comme une « Aire de développement relais ». Cet axe est un vecteur de développement majeur et draine un flux économique de premier plan entre la Région Hauts de France et la Wallonie et Bruxelles. Le SDT étant un document prospectif, la Région devrait valoriser cet axe en tant qu’aire de développement relais. En termes de transports, il s’agit d’un axe ferroviaire majeur (personnes et marchandises), et la population des communes de Wallonie picarde, jouxtant cet axe Lille-Bruxelles, regroupe plus de 260.000 habitants.
  • L’intégration du nord de la Wallonie picarde dans l’influence de l’aire de développement métropolitain de Bruxelles
    Dans la version actuelle du SDT, l’aire d’influence de Bruxelles s’arrête au Brabant wallon. Or, dans les faits, cette aire d’influence va jusqu’en Wallonie picarde et intègre des villes comme Leuze, Ath, Enghien, Lessines, Silly.
  • La reconnaissance de la Commune de Frasnes-lez-Anvaing en tant que Pôle d’ancrage
    Tenant compte de la méthodologie d’identification des pôles, il est nécessaire d’identifier la Commune de Frasnes-lez-Anvaing comme pôle d’ancrage. Frasnes-lez-Anvaing se situe en effet à plus de 45 min en transports en commun des pôles définis en première approche. Sa population (amenée à augmenter dans les projections démographiques de l’IWEPS) est de 12.100 habitants, soit 9% de la population de l’arrondissement. Elle occupe une position géographique centrale et emblématique au sein du Parc naturel du Pays des Collines et se trouve au carrefour des axes Bruxelles-Tournai et Renaix-Leuze ce qui lui confère un rôle d’appui aux communes environnantes et participe ainsi au maillage du territoire.

Pour ce qui est de l’identification des centralités et des espaces excentrés, le Conseil de développement et la Conférence des bourgmestres et élus territoriaux rejoignent l’avis de la Fondation Rurale de Wallonie qui stipule notamment que « la méthode est basée sur des critères chiffrés pour l’ensemble de la Wallonie qui ne tiennent pas compte de la diversité de son territoire. Les communes semblent avoir très peu de pouvoir de décision vis-à-vis des services de base identifiés. ». Or, il est essentiel que les espaces excentrés puissent continuer à bénéficier de certains équipements afin de permettre à la politique du développement rural de répondre à son objectif d’être au service de l’ensemble du milieu rural.
Notons encore qu’en ce qui concerne l’opérationnalisation du SDT à travers les schémas de développement communaux, la Wallonie picarde appelle à être attentif à ce que les outils de mesure soient efficaces et que des moyens soient mis à la disposition des communes afin de faire respecter la trajectoire.

Cliquez-ici pour consulter l’avis de la Wallonie picarde dans le cadre de la révision du Schéma de Développement du Territoire.

à la une