Les travaux menés dans le cadre du projet Interreg Réseau Hainaut Solidaire sur une quinzaine de quartiers sociaux autour de Mons et du Valenciennois a mis en évidence une série de constats que l’on pourrait sans trop de difficulté partager sur une partie du territoire de la Wapi.
Malgré une volonté affichée de redressement et de résilience, la précarité sociale et spatiale reste la norme. Certains quartiers populaires, à la lisière entre l’urbain et le rural, peinent à trouver leur voie et les stigmates sociaux continuent d’impacter l’estime de soi des populations qui les occupent. Les nécessaires opérations de rénovation urbaine améliorent les conditions de vie des quartiers mais ne parviennent pas toujours à effacer les frontières marquées entre le quartier et la ville. Cette situation de relégation risque de les positionner à la marge du processus de transition écologique, économique et sociale, si l’on ne prend pas en compte leurs spécificités. Si ces situations dramatiques questionnent, d’autres révèlent un potentiel insoupçonné qui confère à ces quartiers une certaine longueur d’avance sur d’autres portions de la ville face aux enjeux contemporains : • L’attachement territorial est réel, supporté par des liens sociaux solides, socle d’un mode de vie alternatif construit sur le vide laissé par l’Etat • Les qualités spatiales de certains ensembles de logements et les espaces publics fonctionnent comme support aux liens sociaux • L’inadaptation des certains espaces est compensée par des occupations spontanées en phase avec les besoins du quartier • La solidité du patrimoine vécu permet sans doute d’asseoir des projets de reterritorialisation dans des démarches bottom-up. Le projet de recherche-action proposé s’inscrit dans la continuité de ces travaux et vise le juste positionnement des quartiers populaires sur les débats territoriaux en cours en Wallonie picarde.